Interpellation citoyenne lors du Conseil communal du 24 octobre 2016 de Monsieur Lucien Laeners concernant le projet de construction de maisons métalliques rue Docteur Schweitzer à Herstal.
Question : Votre autorité pourrait-elle répondre défavorablement à la demande d’implantation de ces quatre maisons ?
Réponse :
Le terrain sur lequel s’organise le projet des maisons en acier appartenait initialement à la Société régionale du logement de Herstal. Il est actuellement constitué d’un espace arboré qui ne constitue pas un parc public communal. Il n’entre d’ailleurs pas dans les intentions de la Ville de réaliser un parc à cet endroit.
Vous avez bien rappelé que toute la zone comprise entre la rue Muraille, la rue Paradis, la rue du Bourriquet et la rue de l’Agriculture fait toujours l’objet d’un permis d’urbanisation datant de 1963. Donc, toute la partie non construite de cette zone est, théoriquement, urbanisable et ce, dans les limites, désormais, du Schéma de structure communal adopté en 2014.
Au permis de lotir de 1963 étaient prévues 6 parcelles à mettre en œuvre pour des immeubles de logements et non un espace vert ou un parc. L’actuel projet est, dès lors, compatible avec la zone et est situé en zone d’habitat au plan de secteur. Pour ce qui est de son intégration, vu la présence d’arbres intéressants sur le terrain, il a été demandé au promoteur de garder le maximum d’arbres en place. Seuls 2 ou trois arbres devraient être supprimés, le poumon vert sera lui conservé via ce projet. De plus, tout une partie de l’espace boisé n’est pas exploité par le projet et restera tel quel avec sa végétation existante (au bout du cul-de-sac).
En ce qui concerne la circulation et le parcage des véhicules, les maisons seront implantées à 5 mètres du trottoir et donc en retrait de la voirie ce qui donnera la possibilité d’accueillir, sur chaque parcelle, deux emplacements de parcage. Quatre maisons supplémentaires ne devraient pas amener un charroi problématique pour le quartier.
Lors de la rétrocession des voiries à la ville de Herstal, cet espace « hors voiries » n’a pas été concerné : il est resté dans le patrimoine de la S.R.L.
Donc, dans le cadre de la valorisation de son patrimoine immobilier, la SRLH a depuis plusieurs années initié une politique de vente des terrains qu’elle ne compte pas mettre en œuvre. Cette vente n’est pas limitative et peut se faire à des promoteurs privés qui investissent dans la création de nouveaux logements sur le territoire de notre entité.
Dans un autre contexte, en plus de devoir répondre à des critères constructifs élevés et supérieurs à ceux imposés au secteur privé, la S.R.L. Herstal, dans le cadre de sa mission de service public, est régulièrement invitée par la Société Wallonne du Logement à s’intéresser à toutes nouvelles techniques constructives et à toutes nouvelles typologies de logement.
Par ailleurs, il faut rappeler que la SRLHerstal possède déjà un parc de logements publics supérieur à 10% du parc de logements de Herstal. Elle n’est, dès lors, plus prioritaire pour de nouveaux investissements soumis à subsidiation. Elle ne peut donc plus agrandir son parc de logements à moindre coût. D’où cette nouvelle politique de rentabilisation foncière par vente de terrains.
C’est dans ce contexte que la S.R.L. a lancé une procédure de vente conditionnelle, via notaire et site web, par soumission de cette parcelle de +/- 1000 m².
La condition de la vente était notamment libellée comme suit : « … Création d’un ou de plusieurs logements à caractère social dans le cadre d’un projet expérimental et innovant de construction en acier…. »
Dans cette optique, le Conseil d’Administration de la SRLH a approuvé la vente de ce terrain à une société qui était désireuse de mettre en œuvre, à Herstal, son concept de maisons en acier.
Ce concept novateur consiste à construire des habitations selon un module tout en acier, il repose sur la mise en place d’une structure de maisons constituées de portique en acier portant des planchers en acier. L’enveloppe (façade et toiture) est également réalisée dans ce matériau au moyen d’une double peau isolée.
La plupart des matériaux sont fabriqués dans la région liégeoise. Ce concept est économique, facilement montable et démontable, et il est construit sur place rapidement.
Ce sont des bâtiments durables, légers avec des fondations réduites à des plots.
Autre argument d’importance, ces bâtiments sont également recyclables. Ce projet est en quelque sorte un projet témoin. Si cela fonctionne, il pourrait être reproduit ailleurs et comme c’est un concept modulaire, il vise la création, à terme, de maisons à bon marché.
Enfin, ce concept doit permettre à des personnes, avec des revenus modestes, de se loger confortablement. Par ailleurs, ne préjugeons pas de l’activité économique qu’il pourrait générer, toute initiative favorisant l’emploi en ce bassin mérite notre plus grande bienveillance.
Pour terminer, nous vous rappelons que la Ville a initié une charte de mixité sociale afin d’inciter chaque investisseur privé d’envergure, à garantir un pourcentage de logement à vocation publique.
L’esprit de cette charte doit être utilisé dans les deux sens. Afin de supprimer l’effet ghetto des cités sociales, il est intéressant d’y mixer quelques logements moyens. C’est la philosophie de ce projet.
En conclusion, étant donné son contexte urbanistique favorable (zone d’habitat – lotissement – le long d’une voirie équipée), l’engagement de la préservation d’un espace arboré et le caractère innovant du concept, il est difficile pour la Ville de rendre un avis défavorable sur ce projet de construction.
En effet, pour rendre un avis, nous devons nous baser sur des éléments probants justifiés en fait et en droit.
Je vous remercie monsieur Laeners pour votre interpellation et je demeure bien évidemment à votre disposition pour tout renseignement ultérieur.